Étude de cas : comment mettre en place une supply chain durable de A à Z

Une chaîne logistique durable comprend l’ensemble des pratiques durables d’une supply chain, de l’utilisation raisonnée des matières premières à la réduction des déchets en passant par une limitation de l’empreinte carbone de l’entreprise.

Désormais incontournable, la supply chain durable fait à la fois partie des exigences et des nécessités pour répondre aux enjeux environnementaux à courts, moyens et longs termes, à plus forte raison en Europe.

Étudions ensemble les différents axes d’amélioration des entreprises au cas par cas de l’approvisionnement à la distribution, en passant par la production et la gestion des retours.

Comprendre les enjeux d’une chaîne logistique durable

Avant de voir comment mettre en place une supply chain durable, il faut déjà comprendre le pourquoi de sa mise en place :

Un impératif stratégique et écologique

On estime aujourd’hui que la supply chain serait responsable de 80 % de la production de gaz à effet de serre mondiale, dont 97 % serait du CO² provenant de la combustion de carburant. Qu’il s’agisse de chauffer un entrepôt ou des bureaux, livrer ses clients ou jeter un produit inutilement commandé ayant lui-même nécessité des ressources, les entreprises ont un rôle important à jouer dans la transition durable de notre société.

Répondre aux exigences des consommateurs en termes de gestion durable, c’est se démarquer de ses concurrents tout en montrant une volonté d’aller vers une meilleure gestion tout en améliorant son image de marque.

Années après années, de nouvelles normalisations environnementales ont vu le jour, notamment les normes :
-ISO 14000 concernant le management environnemental,
-ISO 26000, décrivant la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et les soutiens dans leur démarche de lutte contre le changement climatique,
-ISO 50001, aidant les entreprises à améliorer leur performance énergétique.
Côté réglementation, la prise en compte de l’environnement est de plus en plus importante avec la mise en place de nouvelles lois comme la loi du 22 août 2021 luttant contre le dérèglement climatique et créant un délit général de pollution des milieux. Elle a aussi instauré un délit d’écocide pour les atteintes les plus graves à l’environnement.
Au-delà des sanctions administratives (mise en conformité…) ou pénales (amendes, peines d’emprisonnement, interdiction d’exercer…) c’est avant tout votre image de marque qui en pâtira.

Les bénéfices à long terme

Des pratiques durables induisent également, à long terme, des économies. En effet, en cherchant à optimiser l’existant en limitant le gaspillage de ressources et d’énergie, vous limitez également les dépenses inutiles et/ou évitables. De même, vous limiterez l’impact de certaines taxes (taxes écoresponsables, Taxe carbone ou encore loi anti-gaspillage) sur votre activité.

En évitant les dépenses inutiles, vous gagnez aussi en compétitivité face aux autres entreprises de votre secteur. Les consommateurs sont également sensibilisés à l’écologie et ont conscience des efforts nécessaires aux entreprises pour diminuer leur empreinte carbone et mettre en place des pratiques durables. Ces efforts sont un réel plus pour votre image de marque.

À moins que vous ne commenciez à développer votre entreprise en prenant en compte l’intégralité des pratiques durables et soyez particulièrement vigilant aux impacts environnementaux de votre activité dès les premiers jours, la performance environnementale s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue. En effet, les connaissances en termes d’évolution de l’environnement, les bonnes pratiques ainsi que les technologies sont en constante évolution.

Étape 1 – L’approvisionnement responsable

Commençons à étudier votre supply chain de bout en bout : une chaîne d’approvisionnement durable doit avant tout commencer par un approvisionnement durable.

Sélection et évaluation des fournisseurs

La mise en place d’une supply chain durable ne peut être possible qu’avec la participation de l’ensemble des parties prenantes. Ainsi, analysez les critères RSE de vos partenaires afin de voir si vos exigences respectives en termes d’environnement sont compatibles.

Même si vous faites confiance à votre fournisseur, n’hésitez pas à mettre en place des audits réguliers afin de vous assurer du respect des normes et des standards que vous souhaitez pour votre entreprise. Vous garantissez ainsi un suivi optimal de votre activité et réajustez le tir en cas de besoin sans que cela n’impact votre image de marque.

En choisissant des sources d’approvisionnement et des fournisseurs locaux, vous diminuez l'impact environnemental des modes de transport utilisés et réduisez votre empreinte carbone. Les consommateurs sont également très sensibles à ce genre de démarche.

Gestion des stocks et prévisions

Une bonne gestion des flux vous permettra également de limiter vos impacts environnementaux. En effet, le surstockage et le gaspillage sont particulièrement énergivores. Pour les limiter, optez pour un logiciel WMS ou de gestion d'entrepôt vous permettant de connaître les données relatives à votre stock.

Travaillez en flux tendu ou avec un stock tampon limité pour réduire la pollution liée au stockage. Pour cela, mettez en place des indicateurs clés comme le taux de service ou encore le taux de rotation des stocks pour un approvisionnement durable.

Étape 2 – Une production éco-conçue

Une fois un approvisionnement durable mis en place, voyons le processus de fabrication de vos produits :

Processus de fabrication vertueux

Commencez par optimiser la consommation d’eau, d’énergie et de matières premières dans votre fabrication et vos processus logistiques. Vous pouvez par exemple :
-Isoler vos bâtiments afin de limiter la déperdition d’énergie,
-Utiliser des machines de nettoyage permettant de limiter l’eau consommée,
-Installer des robinets “à la demande” équipés d’un arrêt automatique,
-Optimiser vos processus de production.

N’hésitez pas à valoriser vos déchets, le réemploi et le recyclage dans vos bureaux et vos ateliers. Qu’il s’agisse de métaux précieux, de papier ou de mobilier, voyez ce qui peut être réutilisé avant de l’évacuer.

L’automatisation de certaines tâches vous permettra également de réduire vos impacts environnementaux et vos coûts de production, comme certaines opérations de picking ou de manutention, en optimisant les trajets, limitant les coûts d’éclairage, le risque d’erreur et d’accidents.

Choisir des matériaux et emballages durables

Désormais, vous pouvez trouver sur le marché de nombreux emballages recyclés, recyclables et/ou biodégradables de toute taille et pour tous les volumes.

En parlant de taille d’emballage, vous pouvez également opter pour des emballages sur mesure afin de limiter drastiquement le vide à l’intérieur du carton, qu’il vous faudra peut-être compenser par des matériaux de rembourrage peu écologiques, et le vide dans les véhicules de transport qui a, lui aussi, un impact environnemental.
À défaut d’emballage sur mesure, rapprochez-vous au plus des dimensions de votre produit. Visez le minimalisme afin de bannir le suremballage et limiter le poids, ce qui vous permettra, une fois de plus, d'optimiser vos transports.

Votre logistique verte peut également passer par la collaboration avec des fournisseurs spécialisés dans l’éco-design. Ces derniers sauront vous conseiller dans le choix de vos emballages et disposent de technologie permettant d’optimiser leurs volumes.

Étape 3 – Transport et distribution responsables

Une fois votre produit emballé, ce dernier doit rejoindre votre client par un transport le plus vert possible :

Optimisation des itinéraires et des modes de transport

N’hésitez pas à regrouper les livraisons dans un même secteur pour limiter le vide lors de vos trajets. Certaines enseignes n’hésitent pas à communiquer sur ce fait à leurs clients, leur proposant de réduire l’empreinte carbone de leur commande contre 1 ou 2 jours de délais supplémentaires.

Si parmi les modes de transport la livraison par route reste particulièrement utilisée au cœur de l’hexagone, vous pouvez également vous tourner vers le transport ferroviaire ou fluvial afin de diminuer drastiquement votre empreinte carbone.

Il est plus difficile d’envisager ces derniers pour le transport au dernier kilomètre ; Néanmoins vous pouvez opter pour une livraison via les véhicules électriques ou encore un dépôt en locker.
Les véhicules de livraison peuvent également être équipés de solutions de géolocalisation et de planification pour réduire les kilomètres parcourus.

Entrepôts et centres de distribution éco-responsables

Parmi les pratiques durables, la modernisation des entrepôts et des centres de distribution est devenue incontournable. Comme pour les particuliers, l’isolation des bâtiments, la mise en place d’un éclairage LED ou panneaux solaires permettront de réduire drastiquement vos consommations d’énergies.

Un WMS vous permettra de limiter les déplacements internes en optimisant la gestion de vos flux à l’intérieur de vos entrepôts.

Enfin, n’hésitez pas à former les équipes aux pratiques durables de votre entreprise comme le tri sélectif, la réduction des déchets, éteindre les appareils électriques en veille etc… Cela vous permettra également de valoriser votre démarche auprès de futurs collaborateurs lors de vos phases de recrutement.

Étape 4 – Logistique inversée et recyclage

La vie de votre produit ne s’arrête pas à sa livraison. Voyons comment organiser les retours et les processus de recyclage :

Mise en place de la reverse logistics

La reverse logistics peut tout d’abord se faire avec une meilleure gestion des retours. On estime que les taux de retour moyens en e-commerce se situent entre 15 et 30 %. Pour que vos produits refusés par vos clients aient une seconde vie et ne finissent pas à la poubelle tout en nuisant à l’image de marque de votre société, facilitez les retours clients par le biais d’une procédure claire en évidence sur votre site. Il peut s’agir d’une étiquette de retour ou d’un envoi à la charge du client ; toutefois, un suivi colis et client restent indispensables pour une expérience optimale.

Un produit vous est retourné endommagé ? Hors de question de le mettre au rebut sans avoir identifié les produits réutilisables, reconditionnables ou recyclables.
Votre logistique inversée doit, petit à petit, être intégrée dans votre stratégie globale de la chaîne logistique en :
-Réutilisant à la fabrication des éléments recyclés de vos produits,
-Organisant vos transports de telle manière à récupérer les retours au lieu de repartir à vide…

Valorisation des déchets et économie circulaire

Néanmoins, même en améliorant vos processus de recyclage, certaines pièces ou matières ne pourront pas être réemployées au sein de vos locaux. N’hésitez pas à collaborer avec des partenaires spécialisés pour la collecte et le traitement des déchets qui sauront les valoriser auprès d’autres entreprises ou de particuliers.

Certains déchets non-réemployables peuvent également influer sur vos processus de production afin de rendre ce recyclage possible. Vous pouvez également identifier d’autres points de votre chaîne de production où ce déchet est présent afin de le valoriser dans une boucle de récupération pour le réintroduire dans la production.

Malgré votre performance environnementale, vos collaborateurs, salariés et clients ne pourront prendre la mesure de votre engagement que si vous communiquez.
Loin du greenwashing, une gestion durable mérite d’être mise en avant afin de valoriser votre image de marque.

Étude de cas pratique – Mise en place concrète

Présentation d’une entreprise ou d’un projet

Le plus grand centre de distribution européen de l’entreprise Michelin se situe à Chantemerle (Clermont-Ferrand). Au sein de ses 140 000 m², une centaine de camions transitent.
Consciente de l’impact de son activité en termes d’émission de CO² et à l’occasion d’un besoin de renouvellement de ses machines, Michelin oriente son choix vers la mise en place d’équipements plus durables tout en offrant de meilleures conditions de travail à ses salariés.

Les étapes suivies et les résultats obtenus

En partenariat avec son exploitant de parc ONET Logistique, une étude de consommation de CO² a été mise en place sur l’ensemble du site.
Il en ressort que le poste le plus consommateur concernait 3 tracteurs sur cour. Après analyse des déplacements via des trackers, les tracteurs ont été remplacés par leur équivalent électrique avec installation de bornes de recharge aux points stratégiques de passage.
Illustrer le déroulement des quatre étapes précédentes : approvisionnement, production, distribution, logistique inversée.
Grâce à ce changement, ce sont 50 t de CO² qui ne seront plus produites chaque année sur le site de Chantemerle. Les salariés disposent désormais d’appareils silencieux et équipés d’une caméra de recul, leur permettant un gain de temps et de sécurité considérables.

L’accompagnement de XP Log pour votre chaîne logistique durable

En plus de vous accompagner dans les défis logistiques de votre entreprise, XP Log met à votre disposition son savoir-faire et son expérience pour vous conseiller et réaliser un audit pour diagnostiquer l’existant.

Mise en œuvre de stratégies de transport vert, entreposage optimisé et reverse logistics font partie de notre ADN pour vous accompagner dans votre mise en place d’une supply chain durable.
Nous disposons également d’outils de suivi et de reporting environnementaux pour mesurer la performance de votre activité et des pratiques durables mises en œuvre.

Conclusion

Mettre en place une chaîne logistique durable est devenu incontournable pour pérenniser vos activités tout en répondant aux enjeux sociétaux actuels et futurs.

Si cette démarche peut se mettre en place étape par étape au sein de votre activité, il est nécessaire qu’elle soit incorporée de bout en bout de votre supply chain, de l’approvisionnement à la reverse logistique.

Pour un accompagnement sur mesure et diminuer significativement votre empreinte carbone, prenez contact avec nos équipes spécialisées en cliquant ici.